2014/12/26

Les besoins d'une femme dans la ciquantaine

 
Hier, à Noêl, j'ai déballé un des cadeaux qu'Olivier m'avait offert: une bouteille d'huile anti-cellulite et un petit pot de crème anti-rides contour des yeux.
Tout le monde a tellement ri, moi la première... et Oli, moqueur, qui en rajoute:
-Ben, maman.... j'ai des yeux et je sais faire des observations... je connais bien les besoins d'une femme dans la cinquantaine.

Quelques minutes plus tard, on a eu droit à quelques informations supplémentaires sur la genèse du cadeau.
"C'est une collègue à moi qui les fabrique pis.... elle est belle en.... tabarouette. J'espère qu'avec tous les produits que j'ai achetés d'elle, elle va vouloir sortir avec moi".

L'art de me faire plaisir, de nous faire rire, de témoigner de l'attention qu'il me porte... et bien sûr de flirter avec la plus belle fille qui soit...

Oli!! merci!
C'est ce qu'on appellerait au Scrabblle de Noël: un cadeau compte triple.

2014/12/15

La praustérité, un état d'esprit qui nous fait ratatiner


Le mot n'existe pas encore, alors je l'invente et l'inscrirai dans mon "Livre à moi".
Ce mot valise contient: prospérité, austérité, se prosterner, être prostré et protester.
C'est un paradoxe et je sais qu'il faut tenter d'intégrer les paradoxes pour devenir un peu plus sage.
Mais...

La praustérité,  ce serait l'état d'esprit dans lequel des gouvernements de pays riches, par ailleurs démocratiquement élus pour servir le bien commun, choisissent  de se prosterner à l'autel des marchés financiers.

Plutôt que de jouer pleinement leur rôle, dans la construction d'une société où la richesse est  mieux partagée, le territoire commun mieux préservé, et où chaque être humain a l'occasion de développer son plein potentiel, ils se replient volontairement, choisissent de s'effondrer (la prostration), laissant le maximum de place à un "Dieu vengeur dont il ne faut pas éveiller la colère" et à qui il faut régulièrement offrir en  sacrifice des pans de lui-même dans une auto-mutilation bien orchestrée.

Existe-t-il une psychologie de la praustérité? Est-ce un syndrome, un trouble de la personnalité, un trouble obsessif compulsif? Une maladie auto-immune?
Est-ce une version moderne du cilice, cette pratique religieuse de mortification qui consiste à s'imposer volontairement une souffrance pour mieux se tourner vers sa foi?

À qui peut-elle servir?

Comment peut-on en arriver à la conclusion que la perfection du modèle économique avec ses "commandements  du marché" va nous apporter le paradis à la fin de nos jours?

...Et c'est pas fin pour les chiens


L'écart entre les riches et les pauvres se creuse de plus en plus. Sans des services publics de qualité pour corriger une partie de ces iniquités et pour soutenir le développement humain, on aura quelle sorte de paradis?
Et ce paradis... sera-t-il pour tous ou seulement pour ceux qui auront acheté leur place dans un paradis fiscal?

Comment ça se fait que le Québec qui est globalement plus riche que quand j'étais petite, n'a plus les moyens de prendre soin de son monde?
Qui donc a laissé couler le robinet et a gaspillé toute l'eau chaude? Il doit sûrement y avoir une fuite dans les canalisations. On devrait pas prendre le temps de s'attaquer à ça?
Pourquoi ai-je si peu la foi dans les incantations des grands prêtres du marché, et du gouvernement actuel?
Et pourquoi ces incantations sont-elles si.... ostentatoires?



2014/12/14

C'est toujours comme ça avant Noël!

"Devine qu'est-ce qu'il y a vendredi!!?"
Je viens tout juste de les dépasser en marchant, alors que la gamine et sa maman glissent lentement sur les pistes de ski de fond du Parc de la Visitation, fraîchement parées de la belle bordée de neige de la semaine dernière.
- ...
La réponse jaillit de sa gorge en une exclamation joyeuse et excitée:
-C'est la dernière journée d'école avant Noël! Ça va être une journée spéciale, on va manger ensemble... pis ça va être dans ma classe en plus.
Et quand elle prononce le mot "classe", sa voix monte encore d'un octave.
-Oh! alors, ce ne sera pas une journée travail, ça va être une journée d'activités spéciales?
-Ouiiiii et c'est toujours comme ça avant Noël. On va pouvoir arriver habillés en pyjama ou en costume de Noël. On ne va pas travailler du tout, du tout, seulement faire des jeux et des chansons de Noël. Comme on veut! C'est toujours comme ça avant Noël!

Je me retourne et la voit gesticuler et sautiller malgré ses skis de fond. Elle n'a pas plus de 6 ans.
Je ne dis rien, je souris et continue mon chemin.

La nuit est déjà tombée depuis une bonne demie-heure. Le ciel a retiré son déshabillé rose, celui qu'il a porté quelques minutes avant d'éteindre complètement les lumières. Il est à peine 5h de l'après-midi, mais c'est toujours comme ça avant Noël:  5 heures, c'est déjà la nuit.

L'air est doux, la neige est blanche et c'est magnifique ... je viens de croiser un des anges dans nos campagnes... en plein coeur de ma ville... Gloria in excelcis Deo

Juste un moment avant le solstice

 Je sais qu'on n'est pas dans la saison. Je m'en fous un peu....

Grosse lune de septembre sur la rue Place Séguin

Mais, pour faire un lien, c'est que, juste avant d'arriver au solstice d'hiver, avant la grande nuit, j'ai envie de faire un retour en arrière et de regarder ma dernière saison en égrenant les petits moments qui sont passés par ma caméra ou qui n'ont pas fait l'objet d'un billet spécial. Des petites joies à retardement.

Premières couleurs d'automne

Chardons échevelés, Parc des Rapides

Pêcheurs dans le St-Laurent, au parc des Rapides à Lachine



2014/11/02

Se préparer pour Berlin

Je me prépare mentalement à faire un séjour à Berlin assez long pour que ça vaille la peine de louer un appartement, pour avoir le temps d'y prendre des habitudes.
J'ai commencé des leçons d'allemand en ligne... je suis abonnée à la liste de diffusion des événements du Goethe Institute et j'ai mis sur ma liste des romans que mes amis Benoît, Carine, m'ont recommandés.

Là, je suis avec le Sauteur de Mur de Peter Shneider que mon ami Éric m'a subrepticement fait livrer par la poste.

Des petites perles du Sauteur de mur:
pour parler de l'étonnement qu'a provoqué le saut vers l'Est d'un dénommé Kabe qui 
  • "d'un seul bond avait débaptisé les directions du ciel"
  • (combien avaient payé les services secrets de l'Est) "afin d'exhiber au moins une fois à leurs populations, un réfugié vu autrement que de dos"

2014/10/21

Temps d'automne

Les feuilles ont vraiment déroulé leur tapis rouge ici. C'est le temps de marcher dedans en traînant les pieds.

2014/10/18

Action pleine de Grâces




Encore une fois la douceur de l'automne m'étreint. J'ai fait une virée à la montagne, "La Montagne" qui n'est que colline, avec le désir de m'emplir de la lumière orange de l'automne à Montréal; me suis perdue dans les ruelles du cimetière Côte-des Neiges.
C'est très vivant un cimetière, organisé, manucuré, clôturé, visité... Un environnement où il fait bon "rester" en paix.

Même au cimetière, il a cru judicieux de bien se clôturer

Curieux... pour avoir été soldat mort au combat, on finit au cimetière en rang militaire.

,

L'amour est mort comme dans la chanson de Brel du  film Franz

Toutou perdu, en tenue de camouflage


Un symposium de corneilles prenaient un bain de flaque

Il ne reste plus qu'à ajouter une légende

2014/10/11

oh yes! mais oui c'est cela

Oh yes

There are worse things than
being alone
but it often takes decades
to realize this
and most often
when you do
it's too late
and there's nothing worse
than
too late. 


Charles Bukowski 


2014/10/03

Du nauséabond au délicieux

Ambre gris
Une discussion récente m'a rappelé mon attirance pour cette odeur toute particulière.
Du régurgitat de cachalot. Étonnant non?
Un parfum d'une remarquable ténacité qui contient des notes allant de la mousse, au tabac, au fécal...

 Il y a plusieurs années, quand j'y étudiais, j'avais trouvé à
Paris (ça se glisse bien dans une conversion) un parfumeur qui faisait des eaux disons
de "cépage", J'avais acheté celui qu'il avait simplement nommé "ambre gris", c'était un
de mes préférés. Une odeur sourde, qui ne s'apprécie réellement que lorsqu'on s'en
approche. Pas une odeur d'ascenseur. J'avais gardé mon dernier flacon dans le frigo
pendant trèèès longtemps. . C'était aussi un maroquinier qui faisait de magnifiques
sacs de cuir pleine fleur.
Beaucoup d'animal là-dedans.
J'ai été très amateur (amatrice?) de parfums. Je n'en porte à peu près plus maintenant.
Aujourd'hui, j'apprécie davantage les subtilités des odeurs nues... j'allais ajouter crues,
mais, en fait, j'aime les odeurs cuites et rôties aussi.
Curieux comme on parle peu de nos préférences olfactives. On parle de films, de
lectures, de musique, de loisirs... mais on n'a pas l'habitude de partager nos goûts de
fumets.
C'est peut-être trop intime, a priori.

Pour en savoir plus...
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doschim/decouv/parfums/loupe_ambre.html
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/bb7979b6-3e32-11e2-b52e-3dbb2318ba59/Lambre_gris_ce_beau_myst%C3%A8re
http://www.ambergris.fr/identification_de_ambregris_fr.html

2014/09/28

I like you, vraiment?

Question existentielle du jour

Si un de mes amis "like" ce que j'ai écrit est ce que je peux penser qu'il m'aime aussi un peu?

2014/08/13

Des illusions ou des intuitions?

Ça y est! Ça recommence. Je me pose des questions.

Imagine qu'on est deux à faire le même rêve. Oh.... pas exactement le même, mais en partageant certaines impressions on arrive à comprendre qu'on a joué dans la même scène.
Ça peut commencer ainsi:
J'ai rêvé qu'on marchait tous les deux dans le même chemin. On s'est donné rendez-vous ici, on a mangé cela, il pleuvait. Je portais une jupe rouge et des bottes noires toi... toi, tu avais un manteau... gris, je crois.
Et tu m'as souri.
T'en souviens-tu?
Et alors tu réponds que tu t'en souviens très bien. Et tu ajoutes des détails... et ces détails sont les mêmes que ceux de mon propre rêve.
Est-ce que ça veut dire que tout cela est vrai?

Dans ce rêve, il y avait bien autre chose que des détails, il y avait surtout des sensations...l'intuition profonde que j'étais en paix, heureuse  et qu'il y avait encore mille expériences à venir.
Un peu de crainte, beaucoup d'excitation. Des couleurs en myriades.
J'avais accès à une conscience suraigüe de l'importance de chacune des millisecondes que je vivais.

Puis, beaucoup trop vite, je me suis réveillée.

Suis-je vraiment éveillée? Autour de moi, je reconnais des objets familiers qui n'étaient pas dans mon rêve: les murs de ma chambre, le rideau à ma fenêtre qui vole légèrement... un agenda qui me rappelle le temps qui passe.
Et toi... tu n'y es plus, tu ne te souviens plus...

2014/07/23

25 ans d'Olibilou

Aujourd'hui vers15h27, ce sera son quart de siècle et mes noces d'or avec Olivier Normandin, mieux connu sous le nom de Olibilou Dit Bilou, né à Montréal, d'une maman normale, sur l'air de Don't worry be happy" de Bobby MacFerrin.

Cette journée-là, tout s'est absolument passé en douceur. Mais Olivier, lui, criait tellement fort qu'il a fait rire tout le personnel de l'hôpital.

Joyeux anniversaire mon bébé!


Alors que ton papa appelait la famille pour annoncer la bonne nouvelle et que tante Louise prenait des photos, moi, je te contemplais et te tenais enfin dans mes bras. Tu es encore tout crémeux, pas lavé.

Photo de Hélène Fontaine.

2014/07/18

le comté d'un prince nommé Édouard



Le prince Edward County

C'est tout à çoté de chez nous, pourtant, quand j'ai dit à mes amis que j'y allais faire un tour, peu d'entre eux connaissaient ou y étaient déjà allés.
Alors si je vous dit Sandbanks?
Ah oui bien sûr! C'est magnifique.
Je suis allée y passer 5 jours. C'est en effet magnifique. Et tellement pas loin.
Je triche un peu et vous ajoute des photos disons.... entre Kingston et Coboug.

Lemoine Point Conservation Area


Bien sûr, pas besoin d'aller très loin pour trouver des asclépiades, mais ici au Lemoine Point Conervation area, leur parfum, en cette fin de soirée de début de juillet était si capiteux et sucré que c'est le principal souvenir qu'il me reste de ma balade en vélo.


De nombreux lieux de détente le long du lac Ontario dans ce parc provincial.


Entre Kingston et Colborne ce soir là, l'air était parfait. Les fleurs exhalaient un parfum sucré et entêtant. Le soleil se couchait très lentement en colorant le ciel comme un peintre halluciné. J'ai, à ce moment, très bien senti comme la vie est précieuse et courte. L'été vient tout juste de commencer et déjà les journées raccourcissent. On touche à peine à un peu de sublime, à une certaine apothéose, le solstice d'été,  qu'il faut déjà  l'abandonner doucement. On ne peut rien retenir. Tout passe, et nous avec.

Le parc de Presqu'ile

André Reny devant le phare du parc de Presqu'Ile.


J'ai enlevé mes sandales pour toucher l'eau qui était, au pied du phare... glaciale, mais, oh combien jolie


Les cèdres blancs dont la déformation a attiré des milliers de derrières et qui sont sûrement les arbres les plus souvent photographiés de la région. On dirait qu'ils ont été vernis par le frottement des popotins.

 


Plage municipale de Wellington vu de mon camion. L'eau y est turquoise comme...

...à la marina de la petite ville

Parc de Presqu ïle, près de Brighton

Deseronto

Bout de plage secrète de doux galets

On se croirait en Bourgogne, on est près du Lac Consecon, sur une des nombreuses route des vins


Un autoportrait avec André Reny, dans le restaurant boutique d'antiquités "The end of the thread" à Brighton

 



 




.

2014/07/13

L'amour comme le lait

On utilise, complètement à tort, l'expression "montée de lait" pour parler d'un coup de colère irrépressible. Je déteste ce détournement de sens. D'accord pour l'irrépressible, évidemment pas pour la colère. Parce que le lait ce n'est pas de la colère. Tout au contraire.

Adolescente, je me souviens avoir tenu mes nouveaux petits seins dans mes mains en me demandant comment diable il pourrait en sortir du lait... un jour. Mon incrédulité était totale: "Pas moi, je ne serai jamais capable de faire ça! Ça ne sortira pas." Il y avait comme un sentiment d'indécence un brin dégoûtée dans l'idée que du liquide sortirait de moi et que quelqu'un en mangerait.

??!! beurk... comme une vache?

Puis, plusieurs années plus tard, l'expérience est arrivée.

Dans les jours qui ont suivi la naissance de Charles, mon premier enfant, le cul amoché par un accouchement "fulgurant", presque incapable de m'asseoir tellement ça faisait mal, je me suis retrouvée avec deux ballons gonflés et douloureux à la place de mes jolis bijoux de décolleté. Tellement pleins, que Charles était incapable de les téter. Les mamelons étant disparus dans l'enflure, il n'avait pas de prise pour aller chercher son lait. Il a fallu que je trouve le moyen "mécanique" de laisser couler un peu de cette liqueur pour débloquer le canal qui allait se tisser entre lui et moi. Ce que j'ai fait, je vous passe les détails.
C'est comme ça que ça a commencé.

C'est quoi le rapport entre l'amour et le lait?

La situation est venue, simplement.
Pendant six mois, il était là, assoiffé, affamé. Mes seins étaient là, remplis de lait à lui offrir.

Quand il avait bu, il allait mieux, j'allais mieux. Tout le monde allait mieux.
J'expérimentais un miracle tout simple et banal, sans que ma volonté ou ma grandeur d'âme n'y aient été pour quoi que ce soit.
Et j'étais reconnaissante et fière de cette nouvelle faculté que je découvrais en moi. Je savais fabriquer quelque chose de vraiment précieux,  pour offrir à quelqu'un. Ce quelqu'un l'a pris parce que c'était bon pour lui. Notre échange tacite nous a fait grandir tous les deux.

Mais, qui donc gagnait le plus dans cet échange?
À première vue, c'est le bébé qui boit non?
Pensons-y un peu. Il y gagne clairement. Ce lait est essentiel à sa survie.
Et il en a bien profité en prenant une livre par semaine au début.

Mais moi, comme adulte, qui avait fini de grandir dans mon corps, mais qui était loin d'avoir compris tout ce ce qu'il y a à comprendre, j'y gagnais quoi?

Si le bébé avait refusé ou n'avait pas été capable de boire, je n'aurais eu d'autre choix que de bander mes seins, prendre un quelconque médicament pour faire cesser le jaillissement, redevenir sèche à nouveau.

Enfin! normale.

J'aurais vécu cet épisode comme une poussée de fièvre dont il faut guérir.

Mais, au contraire et heureusement, parce qu'il prenait ce qui était offert, j'y ai gagné cette révélation incomparable: Je possédais, moi aussi, une puissance quasi miraculeuse dont j'avais toujours doutée. Je pouvais, en laissant simplement les choses arriver, en débloquant doucement et fermement le canal, laisser jaillir une source vitale, immense, nourrissante et sucrée, du lait comme de l'amour.

Ehhh! J'ai dit "amour"?
.
Et c'était bon.... et simple.

Les enseignements de mon aimable corps m'avaient fait comprendre qu'il n'y a pas de honte ou d'indécence à être emplie de lait à offrir..Ce sont des choses qui arrivent quand il le faut. Et c'est très bien ainsi. Cela arrive, puis se termine. Il vient un temps où pour toutes sortes de raison, le lait n'est plus aussi nécessaire au bébé ou alors que la mère n'a plus toute  la disponibilité pour en offrir. Alors,  les seins cessent doucement d'en fabriquer. Ils redeviennent plus petits, plus secs, mais gardent avec gratitude la mémoire de ce qu'ils ont vécu.
Quelques mois plus tard, j'allais retrouver l'expérience, à la fois semblable et différente, quand Olivier, à son tour, me ferait revivre cette grâce, cette fois, plus facilement, plus doucement mais tout aussi intensément.

Voilà pour l'histoire du lait.

Bien du temps a passé pour moi depuis cette découverte.

Revenons donc à l'amour et au lait.

Ben, dans ce cas, le cas de l'amour quoi, ce ne sont pas mes seins qui sont gonflés de lait. C'est mon coeur qui est gonflé de boum boum. C'est ma poitrine qui dégèle doucement. C'est mon sang qui circule. Mon cerveau qui grésille,  qui découvre et veut découvrir encore. Mes oreilles qui veulent écouter. Ma gorge qui chante. Mes jambes qui dansent. Mes mains qui touchent. Ma tête qui veut se déposer. Mes doigts qui pianotent sur le clavier et qui ajoutent plein de ponctuations.  Mon nez qui cherche et reconnaît les odeurs. Mes yeux qui s'ouvrent, voient de nouvelles couleurs puis se referment fatigués. Ma bouche qui parle trop. Ma langue qui s'étire, trop bien pendue. Mon front qui se plisse. Et j'écris, j'écris... Et je lis. Et je ris et pleure plus que jamais. C'est un mouvement, une ouverture inattendue .. irrépressible, un jaillissement heureux, dérangeant et terrifiant,  mais.... pas honteux.

Ça, je dois admettre que c'est plus facile à dire qu'à vivre.
Parce que la peur de tomber dans l'indécence des sentiments, je connais. J'ai été certifiée en discrétion des émois. J'ai été nourrie au biberon de la dignité victorienne.

Pourtant, si je lui accorde un peu mon attention, mon corps toujours si sage me chuchote:
"Y'a pas de honte ni d'indécence à montrer ton coeur bien gorgé. Il n'y a pas de danger. C'est quelque chose qui arrive et c'est très bien ainsi. Ceux qui se moquent n'ont rien compris. Toi tu le sens et tu en profites. il était temps que tu me secoues un peu, ça rouillait ici.
Répète bien ce mantra.
Si c'était si facile à comprendre pour le lait, tu devrais pouvoir le comprendre pour l'amour.
C'est une faculté miraculeuse en toi. Un petit moteur. Une génératrice. Une énergie vitale qui a toujours été là, que tu connais, qui veut jaillir, mais qui n'en a pas trouvé l'occasion depuis longtemps. Ne la bande pas, ne la compresse pas. Utilise-la, canalise-la. il n'y a ni orgueil ni dignité à rester sèche et froide. Pas de honte de ce que tu ressens.
Ce n'est pas une maladie dont il faut guérir, c'est la vie qui remonte et coule généreusement en toi.
Contemple, remercie, apprécie et offre, c'est ce que tu as de mieux à faire pour le moment.

Et ... essaie de le dire, tu verras ben qu'on n'en meurt pas"... et que... de toutes façons, ça ne passera pas aux nouvelles. Dans les chaumières, on parlera davantage du résultat de la Coupe du Monde.

Alors, je l'écris dans un élan impudique et rigolant.

Comme on montre avec fierté et sans gêne qu'on sait aller à bicyclette en lâchant le guidon, qu'on peut rester sous l'eau 2 minutes sans respirer, qu'on est capable de soulever une grosse haltère, qu'on peut chanter les notes sur deux octaves, qu'on peut faire pousser des tomates ou qu'on a trouvé la plus magnifique talle de bleuets au détour d'un chemin.

Ou, peut-être, comme, je viens tout juste de me souvenir, comme quand, petite fille, sans avertissement, j'ai baissé mes caleçons à dentelle  fleurie et  que j'ai montré mes fesses aux oncles et aux tantes réunis dans le salon pour amuser la galerie, faire choquer tout le monde et aussi, un peu, pour montrer que je n'avais peur de rien.
Évidemment, ça a fini dans ma chambre avec une courte fessée: "Si tu les montres c'est que tu veux les faire taper!"
Je me souviens trop bien de ma naïve colère devant cette censure inattendue, cuisante et surtout humiliante et combien j'avais un peu, pas mal regretté mon geste. Mais ça c'est une autre histoire. Je disgresse.

Bref, l'amour c'est un peu comme le lait.
C'est une faculté qu'on a, qu'on peut oublier et qui revient pour être offerte.
Et mon coeur, comme mes seins, n'en sont que plus sereins et plus pleins de laisser cela jaillir et couler sans retenue.



Pensez-y un peu la prochaine fois que vous entendrez  quelqu'un s'écrier à tort et à travers qu'il fait "une montée de lait".

2014/05/17

Mes défis boondocking: Caroline du Sud, Georgie et Floride

La pluie battante, ça finit par fatiguer. Je me suis arrêtée pour un dodo à Aiken ,en Caroline du Sud, dans un Home Depot. Les rues de cette jolie petit ville était illuminées des lumières de Noël. Au réveil, j'ai été frappée par cette scène: Ici, on vend en même temps des plantes vivaces à transplanter au jardin et des sapins de Noël coupés.

J'ai traveversé la Georgie par des routes secondaires, histoires de me remplir les yeux du spectacles de ses grandes plantations, de noix, pacanes (qu'on voit sur cette photo).

Les champs de coton s'effilochaient, laissant voir les ballots blancs qu'on aurait  pris pour des guimauves géantes. Les nombreuses pinèdes quant à elles, bordaient les routes en rangs serrés de sentinelles unijambistes . 


À Thalahasee en Floride, j'ai dormi dans un  stationnement d'un Lowes

J'y ai découvert une chaîne d'alimentation que j'adore dorénavant: Trader Joe's. Ce soir-là, j'ai mangé de délicieux pétoncles à la crème, avec une salade composée et un verre de chardonnay.





Enfin arrivée à Bald Point State Park, il n'y a personne, la mer est toute à moi. Le soleil est chaud, je pourrai mettre mes pieds dans l'eau, mais le vent est tout de même frisquet.

Il est interdit d'apporter de l'alcool sur la plage.... je verse donc ma bière dans ma bouteille, je prépare mon lunch et je vais faire mon premier après-midi de "beach" du voyage.

2014/05/12

Je serai belle comme dans les magazines

Je suis encore à tester l'apparence idéale pour ce blogue. Cela fait plus de 8 ans qu'il existe. À l'époque, pas grand monde que je connaissais ne savait encore ce qu'était un blogue.Ça ne me rajeunit pas, mais au moins, ça me fait sentir comme une pionnière à ma façon. Cette fois, j'essaie le format magazine. Il parait que c'est un affichage plus dynamique. Commentez sa nouvelle robe!

Modification encore!
Ce 19 juillet 2014, je retourne à une apparence plus simple pour ce blogue qui décidément a les mêmes hésitations que moi. Être simple et risquer d'être plate ou éclatée pour un peu plus de dynamisme.

Mes défis boondocking: Lac Champlain

Je rêvais depuis longtemps de devenir bohémienne à temps partiel, en attendant de m'y mettre à temps plein. Il y a longtemps que je reluque les petits motorisés et j'ai craqué il y a deux ans pour un safari condo qui est en fait une version nord-américaine d'un Westphalia. Pour moi qui ne suis pas mécano pour deux sous, c'est plus sûr.
Bref, sur un coup de tête longuement mijoté, je suis devenue la proprio d'un CRAC (Chalet Roulant d'Amérique Chéri). Depuis deux ans, j'ai fait quelques voyages  avec lui (parce que c'est un lui).

Je partagerai ici quelque lieux et clichés des endroits où j'ai dormi, le plus souvent à la sauvage ou en boundocking comme on dit en angais, c'est à dire dans des endroits qui ne sont pas officiellement des terrains de camping, qui n'offrent aucun service particulier et qui SONT GRATUITS et souvent beaucoup plus intéressants que des campings normaux... au coeur de la ville ou dans des endroits super tranquilles.

C'était une journée pluvieuse, mais voyez la vue que j'avais de mon lit au réveil.


Dans une descente de bateau, sur les bords du Lac Champlain. en face du Sand Bar State Park .J'ai tout juste eu le temps de souper avant qu'un hyper-orage ne s'abatte sur moi. J'ai vite refermé le toit pour finalement m'endormir au son de la pluie battante et des coups de tonnerre.






Mes défis boondocking: Maine, Massachussett et Rhodes Island





Stationnement de l'hôpital de York, dans le Maine. Il y a même des tables à pique-nique. Un hôpital, c'est ouvert 24h/24. Il y a toujours quelques voitures stationnées. On y dort tranquille et en sécurité.


Plage de York harbor, à 10 minutes à pied de l'Hôpital. Stationnement gratuit pour 4 heures, avec des douches et des toilettes. Très familial. Un grand parc jardin qui surplombe une jolie petite baie.

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Descente de bateau de Petapawag au Massachussett. petit coin pique-nique et baignade, mais le "overnight parking" est interdit.

 


 

Un super fish and chips à Providence Rhodes Island au Trinity Brewhouse


On mage en charmante compagnie au Trinity Brewhouse de Providence



Stationnement de la gare centrale de Providence

 

 

2014/05/08

Mes défis boundocking: état de New-York dans les Adirondaks

Descente de bateau du La Chasy, dans les Adirondaks




Les descentes de bateau sont un excellent endroit pour faire un dodo dans un endroit bucolique. Elles offrent même parfois des toilettes, ce qui peut être utile si vous n'avez pas toutes les commodités dans votre  chalet roulant

Au Macomb reservation State Park dans la zone des pique-niques, mon CRAC au loin, à une 30 aine de kilomètres de Plattsburgh